Qu’est-ce que la technophanie au sujet de l’IA ?

Concept de technophanie développé par le philosophe Gilbert Simondon signifie que l’IA ne doit pas être comprise uniquement comme une simple entité technique ou un programme isolé, comme un algorithme ou un chatbot.

Au contraire, chaque IA s’inscrit dans un vaste réseau d’objets, de dispositifs, d’infrastructures techniques et de pratiques sociales.

Appliqué à l’intelligence artificielle, le concept de technophanie développé par le philosophe Gilbert Simondon signifie que l’IA ne doit pas être comprise uniquement comme une simple entité technique ou un programme isolé, comme un algorithme ou un chatbot.

Au contraire, chaque IA s’inscrit dans un vaste réseau d’objets, de dispositifs, d’infrastructures techniques et de pratiques sociales.

L’IA matérialise et symbolise un ensemble complexe d’enjeux techniques, économiques, culturels et politiques, qui structurent nos sociétés contemporaines.

Chaque technologie d’IA est le point visible d’un ensemble socio-technique bien plus large, qu’elle met en relation et transforme activement.

Comme pour le web ou les réseaux sociaux, nous sommes confrontés à deux phénomènes appelés phanrotechnique et cryptotechnie.

Si l’IA était révélée au grand public de manière phanrotechnique, vous pourriez voir tout le code et les formules mathématiques de chaque opération réalisée par l’IA (comme l’objet technique de la Tour Eiffel par exemple).

Mais l’IA est plutôt révélée aux utilisateurs, de manière cryptotechnie. C’est à dire que toute sa technicité est camouflée derrière un écran simple et au design limité.

L’IA est porteur d’un « halo symbolique » (conférence de Etienne Klein sur le halo symbolique) et d’un récit, comme par exemple d’être souvent représenté par des icônes de magie…

Le design des interfaces place l’IA comme un objet d’usage quotidien, détaché du récit technique originel (machine learning, architecture interne, infrastructure cloud, circuits neuronaux artificiels).

L’utilisateur ne voit plus que la surface, les données lui sont invisibles, et le récit technique est évacué au profit d’un récit d’utilité, d’efficacité et de facilité.

Nous avons une réelle opportunité de nous approprier ce récit technique.

L’erreur serait de rester uniquement sur la simplicité d’usages.

A la fois pour développer une nouvelle culture plus technique autour des usages numériques et plus réalistes sur son potentiel…

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