Et si je développais des métacompétences en 2021 ?

Avec la crise du Covid et la montée en puissance du numérique dans le monde du travail, de nouvelles compétences deviennent stratégiques.

Plusieurs articles du magazine Harvard Business Review plaident pour faire évoluer la définition du mot compétence. On peut observer de nouvelles approches la définissant comme étant une capacité à agir dans un contexte particulier et s’adapter à des situations complexes.

A ce titre, des articles récents explorent d’autres champs, en apportant de nouvelles catégories comme les métacompétences. En voici quelques-unes : la pensée critique, le raisonnement systémique, l’agilité numérique, la résolution de problèmes, la réflexivité.

A quoi servent ces nouvelles compétences dans la vie professionnelle ?

Dans cet article, nous vous proposons d’apporter un éclairage et des pistes de travail pour doter vos organisations de nouvelles compétences collectives et cognitives. 

La nouvelle catégorie des métacompétences

Les compétences métiers existeront-elles encore demain ? Il est légitime de se poser la question, avec la place qu’occupe aujourd’hui les outils numériques dans le métier. Certaines compétences appartenant à mon métier sont aujourd’hui réalisées par des machines, plus ou moins intelligentes. Ces machines calculent plus vite qu’un humain, peuvent résoudre un problème à ma place comme les mises à jour automatiques de mes logiciels ou peuvent répondre à des visiteurs sur mon site web dans une messagerie instantanée.

Selon le Harvard Business Review, on prédit que le métier dépendra du contexte professionnel (le projet d’un client, par exemple), socio-économique, sanitaire, démographique, environnemental ou encore technologique. Tous ces paramètres déterminent et façonnent déjà mon activité.

Pour de nombreux indépendants et de salariés, les catégories de compétences varient en fonction des situations de travail : par exemple quand je consulte ma messagerie, j’utilise une compétence technique mais elle est conditionnée à une analyse critique de l’information, notamment dans la suppression des spams.

Certaines compétences peuvent avoir une influence sur d’autres compétences, on parle dans ce cas de métacompétences. Les méta-compétences sont des compétences permanentes acquises de façon totalement autonome. Elles permettent d’acquérir d’autres compétences analytiques ou techniques. Afin de les développer, un individu doit investir plus d’énergie et d’attention que dans les tâches routinières ordinaires.

Pour mieux comprendre ce qu’elles sont, nous allons décrypter 5 métacompétences, parmi celles qui existent.

La pensée critique, une compétence fondamentale pour construire sa connaissance sans automatisme

L’esprit critique est une compétence parfois difficile à cerner au quotidien et pourtant nous l’utilisons sans nous en rendre compte : rechercher une information sur le web, identifier un message frauduleux ou lire d’un article en vérifiant la source d’information.

La pensée critique peut être considérée comme le début d’une action comme par exemple quand nous apprenons : on analyse et on évalue une information afin d’améliorer ses pratiques.  Pour comprendre une information, nous pouvons nous poser des questions ou la reformuler.

L’esprit critique sert à ouvrir son esprit, à identifier ses croyances, ses dogmes, ses modes de raisonnements courants.

Pour vous accompagner à identifier les croyances ou certains dogmes, l’agence Grain’s a créé une affiche pédagogique sur les schémas mentaux. Ce poster comporte 3 techniques pour vous guider dans ce travail d’identification des modes de raisonnement récurrents, voire automatiques, qui peuvent être dans certains cas, des sources de résistance au changement. 

La pensée systémique, une compétence cognitive pour la prise de décision et le fonctionnement en mode projet

Encore une compétence considérée comme complexe et trop peu développée. Pourtant, si nous regardons la réalité dans laquelle nous évoluons, tout est une histoire de système : le vivant est un système, les organisations de travail sont des ensembles systémiques, qui interagissent entre eux.

La pensée systémique est le mode de raisonnement à privilégier pour résoudre des problèmes complexes. Elle peut aussi servir à analyser l’impact d’une décision et dans un même temps, d’analyser les effets sur la nature du problème initial. Ce qui est rarement fait dans les processus de décision.

La complexité fait partie de notre quotidien. Le raisonnement systémique devrait l’être aussi.

L’agence Grain’s a conçu un carnet d’exercices pratiques pour s’exercer à la pensée systémique. Cet outil pédagogique ludique peut être d’une grande aide pour s’initier à la résolution de problèmes complexes.

L’agilité numérique, une compétence garante de la confiance que nous accordons aux outils et aux individus

Être agile dans l’utilisation des outils numériques n’est pas qu’une question d’équipements. L’agilité comprend la connaissance du fonctionnement d’un moteur de recherche, notamment avec l’usage de booléens. Ce sont par exemple les guillemets que l’on place entre les mots clefs pour qualifier une recherche d’informations. Cette compétence couvre également la compréhension des algorithmes des réseaux sociaux dans une démarche de E-reputation et éviter des frustrations inutiles ou de prendre conscience d’être absorbé (par exemple sur des notifications).

L’agilité numérique devrait être un pré-requis au télétravail et aux perspectives de travailler en mode hybride, en présentiel, en distanciel ou dans des espaces de coworking.

Plus vous êtes agile dans les usages numériques, plus vous reprenez le contrôle… Vous prenez conscience de la part d’attention qu’ils occupent dans un emploi de temps. Ce qui permet pour les organisations de mettre en place de nouveaux modes de régulation sur l’utilisation des outils collaboratifs, comme Teams ou Klaxoon, voire de nouveaux métiers comme celui de manager de la collaboration ou coach de prévention des distractions.

La résolution de problèmes, une compétence anglosaxonne qui gagne du territoire en France

La capacité à résoudre des problèmes est utile dans bien plus de domaines qu’un devoir de mathématiques. La pensée analytique et les compétences pour résoudre des problèmes sont exigées dans bien des emplois allant de la comptabilité à la programmation informatique en passant par les enquêtes policières et des activités plus créatives telles que l’art, le théâtre et l’écriture.

D’après l’étude du World Economic Forum publiée en 2020, la résolution de problèmes fait des top 10 des compétences transversales (Soft Skills).

La résolution de problèmes complexes consiste à appliquer des méthodes d’idéation (comme la méthode SCAMPER) et à utiliser l’imagination pour concevoir des solutions intelligentes aux problèmes.

L’automatisation des taches simples rend notre cerveau un peu fainéant face à la complexification de certains travaux. Penser autrement avec des méthodes d’idéation peut être trés utile sur des projets complexes pour éviter les erreurs de raisonnement ou les raccourcis trop faciles.

La réflexivité, une aptitude qui prend forme dans l’AFEST

La réflexivité est un processus cognitif qui consiste à prendre du recul sur son mode de fonctionnement ou sur ses routines de travail. De nombreuses recherches en sciences sociales ont tenté de définir la pratique réflexive. On parle également d’écriture réflexive. Il s’agit d’un exercice pédagogique dans lequel un apprenant rédige toutes les étapes qui ont mené à réaliser la tâche demandée. 

En formation, la réflexivité est pratiquée lors de la rédaction des dossiers professionnels pour l’obtention de titre RNCP. Les apprenants rédigent un rapport en décrivant leur processus de travail.

La réflexivité est connue aujourd’hui avec la formation en situation de travail (AFEST). Elle constitue une des étapes de la formation, dans laquelle le salarié réalise une analyse sur sa pratique et détermine les écarts entre ce qu’il sait faire et ce qu’il devrait être fait.

La réflexivité est également un formidable levier pour développer de nouvelles postures et d’identités professionnelles, notamment pour devenir un référent ou un tuteur AFEST au sein de l’entreprise.

En 2021, misons sur des compétences cognitives pour redessiner de nouveaux métiers.

La crise du Covid a modifié la vision que nous avions sur ce que devrait être un savoir-faire ou un savoir-être dans des contextes difficiles et complexes. Auparavant, les organisations définissaient des profils en vue d’exercer un métier dans un environnement stable.  

Dorénavant, un individu devra être capable d’agir en fonction d’un contexte précis.

Le contexte sanitaire a eu des conséquences sur les processus métiers internes comme les services formation. Des sessions ont été organisées dans les 15 jours pour répondre à une situation de travail problématique.

On peut espérer que l’expérience vécue durant la crise du Covid amènera à miser sur le potentiel de chacun pour permettre de développer soit en formation, soit de manière autonome, des compétences comme la créativité ou l’attention.

En attendant, chacun peut commencer à entraîner son cerveau et à mobiliser un nouveau socle de compétences pour être en capacité de réagir, quel que soit l’avenir.